Sur la piste des spinifex

Lorsque les cinq enfants O’Connell s’enfuient afin d’échapper à l’orphelinat et à la séparation, aucun d’eux ne sait ce qui les attend sur les routes désertiques d’Australie Occidentale. À douze ans, la fascination d’Elly pour cette région aride la pousse à quitter sa fratrie afin de suivre des trimardeurs.

De la grippe espagnole à la grande dépression puis à l’attaque japonaise sur Broome, Elly parcourt les pistes de sable rouge bordées de spinifex, de stations d’élevage en villes de mineurs pour exercer sa profession de cantinière.

Un soir, alors qu’elle campe dans le désert, elle surprend deux adolescents affamés, jetés sur les routes par la grande crise. Cette rencontre avec Vivian et son frère, Louis, va bouleverser sa vie. Tout les sépare, la différence d’âge, d’éducation, d’ambition. Elly et Vivian vont-elles arriver à surmonter tous les obstacles dressés en travers de leur chemin ? Quel pourra être leur futur dans ce désert où survivre est déjà un défi ?

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Le point de vue de l’autrice

Sur la piste des spinifex est le deuxième roman de mon cycle australien, après Willowra né lui aussi de ma fascination pour les grands espaces désertiques de cette île-continent.

Pourquoi un autre roman situé en Australie ?
J’ai eu l’occasion de voyager dans diverses régions de l’Australie et notamment dans certains des endroits évoqués dans Sur la piste des spinifex, en particulier Adelaide, lieu de naissance de l’héroïne, Elly, et Broome, localité située au nord du pays, en Australie Occidentale.

Ce nouveau roman, écrit plusieurs années après Willowra , va permettre de faire découvrir à mes lectrices plus de détails sur la vie nomade des travailleurs saisonniers qui passaient d’une station d’élevage à une autre. D’ailleurs, les lectrices de Willowra reconnaîtront plusieurs personnages de ce roman qui font une apparition – et pourront même vivre un Noël en famille avec Jason, Maggie et leurs enfants, épisode qui n’apparaît pas dans Willowra . J’ai eu envie en effet de relier ainsi mes deux romans australiens, même si leur géographie est un peu différente.

Les spinifex, de quoi s’agit-il ?
Le désert australien, dans de nombreux endroits, n’est pas juste une étendue de stérile de sable comme on se représente souvent le Sahara. Il est au contraire recouvert, plus ou moins densément, d’une végétation qui s’épanouit lors des brefs épisodes pluvieux et va jusqu’à recouvrir le sable d’un tapis fleuri multicolore. Mais la plante reine du désert australien est une graminée aux branches épineuses, dont les longues racines lui permettent d’aller chercher en profondeur l’humidité nécessaire à sa croissance. Elle joue ainsi un rôle indispensable dans l’écosystème du désert, fournissant ombre et nourriture à la faune, mais aussi la matière première pour la confection de paniers et corbeilles par les aborigènes.
Elly est donc très familière de la silhouette caractéristique des spinifex qui représente l’appel de l’aventure et du désert.

L’histoire d’une vie
Comme Willowra , ce roman se passe sur plusieurs dizaines d’années et suit jusqu’au bout, et au-delà, le parcours d’Elly, que nous rencontrons lors de son enfance. J’ai aimé imaginer les péripéties, à la fois aventureuses et plausibles, de l’existence de cette jeune fille déterminée et indépendante et bien sûr sa rencontre avec Vivian et l’histoire de leur amour et de la famille qu’elles vont fonder, en dépit de tous les obstacles.

L’Histoire est bien sûr au rendez-vous, c’est tout l’intérêt, à mes yeux, d’écrire un roman historique. J’ai ainsi intégré à l’intrigue l’arrivée de la grippe espagnole en Australie, à l’occasion du retour au pays des soldats partis combattre en Europe. De même, le bombardement de Broome par l’aviation japonaise en mars 1942 va bouleverser la vie de nos héroïnes.

Comme toujours lorsque j’écris un roman historique, j’ai veillé à l’exactitude des détails et des dates, qu’il s’agisse de la lutte contre la grippe espagnole, de la vie des travailleurs saisonniers ou de l’existence quotidienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le défi est, bien entendu, de ne pas oublier le plus important, c’est-à-dire le destin de mes héroïnes. Mais Elly et Vivian ont une forte personnalité et ont insisté pour que je raconte jusqu’au bout leur histoire !